Une cacophonie comme effet et non faiblesse de style

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Une belle petite cacophonie à Strasbourg.

La cacophonie (substantif féminin), du grec kakophonia, de kakos (« mauvais ») et phoni (« voix », « son ») est une dissonance phonique dans une musique, un texte ou un groupe de mots due à des liaisons difficiles à prononcer, ou à une succession rapide des mêmes sons ou des syllabes accentuées.

Contrairement à ce que laisse entendre sa définition, cette linguistiquerie doit être vue dans cet exemple non comme une faiblesse mais comme une figure de style, et cela pour deux raisons : elle a été produite volontairement et elle crée un effet de sens (dans ce cas précis, un effet hypocoristique).

Impropriété par paronymie ou cacophonie par homophonie

arret

On peut considérer que le syntagme « la raie » mis pour « l’arrêt » est involontaire, c’est une impropriété (erreur lexicale -appartenant donc à la catégorie des « barbarismes » ou « lexicisme »- qui consiste à prendre un mot pour un autre) par paronymie (« arrêt » et « raie »).

Si c’est volontaire, c’est un calembour (jeu de mots), ou cacophonie signifiante, qui joue sur l’homonymie des deux syntagmes.

Erreur ou jeu de mots? On pencherait quand même pour la seconde option, vu le contexte…

 

Merci à Hakim Bajou pour la photo

Le temps qui vieillit et fait vieillir…

cacophonie

Il s’agit d’une cacophonie sémantique : deux interprétations sont autorisées par l’homonymie (ici, une homophonie et non une homographie) entre « pluvieux » et « plus vieux ».

La première partie de l’énoncé, dans sa forme écrite, n’est pas ambigu et son interprétation est univoque. La seconde partie de l’énoncé suggère l’autre interprétation.

Cacophonie : ravis au lit/ravioli

ravioli (Copier)

La marque de pâtes propose une publicité contenant à dessein une cacophonie signifiante (pour rappel, nous distinguons deux types de cacophonie : celle qui, strictement phonétique, crée un effet peu euphonique ; celle qui est porteuse de sens en générant une double interprétation de l’énoncé, par une similitude de sons allant -comme ici- jusqu’à l’homophonie parfaite).

Si l’écriture du slogan et le décor plaident pour la première interprétation, littérale (Etes-vous ravis au lit?), la présence de ravioli sur la couchette et le fait que ce soit une publicité pour une marque de pâtes encourage une autre interprétation, homophonique, mais qui ne correspond pas à la graphie : Etes-vous raviolis? Cette question demande sous forme d’énallage (emploi non canonique d’un élément grammatical, ici l’emploi attributif du nom commun), si vous aimez les ravioli.